samedi 25 avril 2015

Le Kop Bergusia aux Corbières

 

 Ce matin là, un samedi comme les autres, enfin presque ! Lorsque le car s’arrête devant nous, supporters du CSBJ Rugby, le clocher de la ville sonne la demie de dix heures.

  C’est le grand départ vers Narbonne. Mais juste avant d’embarquer, un journaliste vient nous prendre en photo. Demain c’est certain elle sera dans le journal. Devant nous  la route défile, toute la troupe de joyeux drilles entonne le chant de la Berjallie  « Berjallieeen, allez allez allez »

  Les plus jeunes assis à l’arrière du car accrochent le drapeau de l’équipe à la vitre, devant, les anciens entament des dialogues, quelques blagues fusent, la route quant à elle continue de défiler sous un ciel légèrement gris, mais bleu dans le cœur des supporters. Quelqu’un dit :

-      Il risque de faire du vent et de pleuvoir à Narbonne ce soir.

-      Bah ! Nous mettrons les impers.

-      Tu as raison la pluie on s’en tape l’important c’est de revenir au moins avec un point.

-      Les narbonnais sont comme nous, ils vont se battre pour le maintien, ça va être un match chaud, bouillant et c’est pas sûr que l’on gagne !

-       Non, mais prendre un point ou faire match nul  c’est possible et ça nous sortirait de la zone de relégation en fédérale.

  Deux heures trente ont passé sans que le temps ne nous soit paru long. L’aire de la ville aux nougats nous accueille pour une halte d’une heure. Le soleil n’est pas au rendez-vous mais il ne pleut pas. Des touristes sont garés à l’emplacement réservé aux bus. Notre chauffeur tente vainement de se garer mais une voiture le gêne vraiment. Enfin les portes s’ouvrent, nos jambes vont pouvoir se dégourdir et nos estomacs cesser de gargouiller.  Une amie nous a cuisiné deux gâteaux  l’un au citron, l’autre aux oranges, un véritable délice, que dis-je ;  Un Éden pour le plaisir de nos palais.

    Il est temps de repartir car ont ne voudrait pas arriver à la fin du match. Notre président fait l’appel, on ne sait jamais, il pourrait manquer un supporter, non ! Plutôt une voix pour le CSBJ. L’ambiance dans le car est agréable, joyeuse.

   Notre président prend le micro et nous annonce que pour le voyage de fin de saison à Aurillac le samedi neuf mai, pour nous remercier le prix des places sera à dix euros pour les adhérents et vingt pour les autres. Un tonnerre d’applaudissements  ébranle l’intérieur du car en guise de remerciement.

-      De la musique pour les vieux, lance un jeune  en chantant une chanson de l’époque yéyé, reprise en cœur par les anciens. Il amuse toute l’équipe et met encore plus d’ambiance et de rires en dansant au milieu de l’allée.

  Le temps passe vite, les kms eux,  défilent sans que l’on s’en aperçoive. Une dame demande de nous mettre la chanson du « On n’est pas des mecs en mousse » sur l’air du petit bonhomme en mousse de Patrick Sébastien. Celle-ci sera un leitmotiv, motivant et  entraînant jusque au retour.

 

   Dix sept heures, nous voilà sur le parking en face du stade « RC Narbonne Méditerranée ». Des drapeaux nous sont distribués et nous partons vers l’entrée en chantant à tue-tête tout les slogans encourageants  pour nos joueurs et bien sûr ;

On n’est pas des mecs en mousse,

En Isère… on n’est pas des gamins,

Tous les supporters  vous poussent,

 Allez allez Bourgoin.

 

 A l’entrée du stade nous rencontrons  Jean-Pierre, une star, le plus grand supporter du RCNM, il va rester avec nous pratiquement tout au long du match. Les narbonnais nous reçoivent sympathiquement, en nous souhaitant un bon match. Bien sûr ils souhaitent que leur équipe gagne, mais la plupart d’entre eux avec lesquels nous discutons seraient satisfaits  si le match se terminait sur un nul.

  Le tigre, mascotte du club Narbonnais vient nous saluer puis s’en va allongé sur un skate.

    Les deux équipes entrent sur le terrain une ovation Narbonnaise et Berjallienne les accueillent.

    La première période se termine en notre faveur, dix à zéro, il faut dire aussi que nous faisons plus de bruit que les narbonnais et que nous jouons avec un peu de vent latéral en notre faveur.

     La seconde période est totalement différente, nos joueurs se font siffler des fautes à plusieurs reprises, le score passe de dix à six, puis nous scorons une pénalité et nous voilà menant treize à six. Narbonne se révolte et nous plante un essai puis une pénalité. Nous sommes  à quelques minutes de la fin, ils nous mènent de seize à treize. Ouf ! Une pénalité est  sifflée en notre faveur. Le stade entier retient son souffle, un ange passe…on pourrait même entendre voler une mouche. Nos cœurs battent à fond, l’adrénaline monte, monte…

-      « Il en a déjà passé une d’aussi loin », souffle une voix dans mon dos. Il va la passer j’en suis sûr.

  Le cuir s’envole vers les perches, il semble au ralenti et soudain une explosion de joie secoue le stade tout entier, le CSBJ vient d’égaliser. La dernière minute nous semble alors une éternité, puis  l’arbitre siffle la fin. Narbonne et nous prenons deux points, avec  la tête légèrement hors de l’eau.

 

  Petit à petit les tribunes se vident, nous  allons à la sortie des vestiaires attendre nos joueurs. Une ovation leur est faite à leur sortie, ils nous remercient d’avoir été leur seizième homme.

   Le retour se passe le cœur léger.

   Samedi prochain il faudra battre Béziers à Rajon. On n’est pas des mecs en mousse, nous supporters  on  vous pousse. Allez allez Bourgoin….